Je soutiens l'amendement. En matière de politique forestière, si on ne fait pas de prospective, on se trompe de sujet. En la matière, le temps est long. La croissance des arbres s'anticipe longtemps à l'avance.
Le changement climatique, chacun ici le sait, va s'aggraver. Les problèmes qui en résulteront dégraderont la situation s'agissant des incendies et de l'état de nos forêts. C'est factuel : les températures vont augmenter ; la pluviométrie va baisser ; il y aura de plus en plus de sécheresses et d'incendies. Dans la seule région méditerranéenne, les surfaces brûlées pourraient augmenter de 80 % d'ici à 2050.
Il faut donc se donner les moyens, à l'échelle nationale, d'avoir un peu de visibilité et d'anticiper. La proposition de loi dont nous débattons – chacun le déplore – résulte du traumatisme de l'été dernier, que nul ne veut revivre dans les années à venir. Ne nous condamnons pas à être au pied du mur faute d'avoir anticipé ! D'autant qu'il ne s'agit que d'établir une liste complémentaire, pas d'allouer des milliards à la prospective et à la défense des forêts, comme il faudrait le faire.
Cet amendement est raisonnable et nécessaire. En tout état de cause, il offre l'occasion d'un beau débat sur l'anticipation, dont la nécessité a été rappelée par plusieurs orateurs, notamment ceux de la NUPES.