En 2022, l'Europe battait son record de surfaces forestières brûlées. Depuis 2014, la situation s'aggrave ; les missions de service public de protection des forêts et de prévention des incendies sont devenues impossibles à assurer. Notre groupe et ceux de la NUPES ont fait des propositions qui auraient permis d'anticiper ces difficultés, en donnant par exemple des moyens à la sécurité civile, aux Sdis, aux collectivités, à l'ONF ou au Centre national de la propriété forestière (CNPF). Mais elles se sont envolées avec la tornade 49.3, qui n'a fait que passer et repasser.
Il aura fallu attendre que la forêt agonise pour que vous vous rendiez compte de son importance et de celle des gens qui y travaillent. C'est donc en urgence, et à la dernière minute, que l'Assemblée se saisit de cette proposition de loi. Même si la majorité des propositions va dans le bon sens, les engagements ne sont pas à la hauteur de l'enjeu. Cette loi répond à des problèmes d'ordre humain par des solutions techno-administratives. La lutte contre les feux de forêt ne peut pas se résumer à quelques obligations légales ou à des gestes individuels. Ce texte n'est pas à la hauteur de l'enjeu climatique : dans le contexte actuel, l'urgence est de réguler et d'encadrer certaines pratiques forestières, afin de favoriser le développement durable de la forêt.
Nos amendements sont en phase avec notre programme « L'avenir en commun » et nous nous appuierons sur le rapport de la mission d'information que j'ai présidée. Nous saurons prendre nos responsabilités et le Gouvernement devra prendre les siennes. Ce qu'il faut, pour lutter contre la violence des feux, ce ne sont pas des coups de communication, mais une rupture avec les politiques publiques du passé.