Le groupe Rassemblement national se réjouit que le Parlement débatte enfin d'une stratégie forestière pour prévenir le risque d'incendie. Il convient toutefois de noter que l'administration forestière, en France, a été largement oubliée au cours de ces dernières années. Gouverner, c'est prévoir, or les effectifs de l'Office national des forêts (ONF) sont passés de 12 000 à 8 000 personnes depuis les années 2000 : cruel constat ! Cela étant dit, ce texte va évidemment dans le bon sens et nous saluons la sénatrice Anne-Catherine Loisier pour son travail. Il est toutefois regrettable que son examen soit éclaté entre quatre commissions permanentes : cela réduit nos chances d'aboutir à un texte pleinement efficient. Il eut été préférable de créer une commission spéciale pour aborder un sujet aussi important.
Le texte introduit certes des mesures souhaitables, mais il ne pose pas assez la question de la coordination stratégique et des moyens. Nous plaidons pour la création d'une délégation interministérielle à la prévention et à la lutte contre les incendies. Une telle structure disposerait d'une vision à 360 degrés, garantie d'une agilité opérationnelle. Malheureusement, l'amendement que nous avons déposé en ce sens a été déclaré irrecevable, pour des raisons qui nous échappent.
On ne peut pas non plus évacuer la question du manque de moyens. Il faut donner aux communes les moyens d'assurer le débroussaillage et l'entretien de leurs forêts privées. Il importe aussi de donner des moyens aux Sdis et à l'ONF. Ce texte est un pas en avant, mais nous proposerons des amendements pour aller plus loin, afin de protéger nos forêts mais aussi les personnes et les biens menacés par ces méga-incendies de plus en plus fréquents.