Intervention de François Fillon

Réunion du mardi 2 mai 2023 à 15h00
Commission d'enquête relative aux ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères-États, organisations, entreprises, groupes d'intérêts, personnes privées-visant à influencer ou corrompre des relais d'opinion, des

François Fillon, ancien Premier ministre :

Quand les écoutes ont été révélées, nous n'étions plus aux affaires. Mais en vérité, tout le monde trouve cela normal, comme vous l'avez laissé entendre, parce que cela vient de nos amis américains ; c'est dans la nature des choses, en quelque sorte. L'affaire n'a suscité que deux ou trois jours de commentaires et je pense que personne n'a pris de mesures pour sécuriser les communications téléphoniques des membres du gouvernement, par exemple.

Le président Sarkozy et moi-même n'avons jamais utilisé autre chose que nos téléphones portables. On nous avait donné des téléphones cryptés qui étaient tellement compliqués à utiliser que nous ne nous en sommes jamais servis. J'avais souhaité que l'on interdise les téléphones dans certaines enceintes, notamment celle du conseil des ministres, sans réussir à convaincre. Autrement dit, même au conseil des ministres, n'importe qui pouvait écouter n'importe quoi ! C'est un enjeu important, qui mériterait que l'on y soit beaucoup plus attentif.

J'ai entendu, sur une chaîne d'information, un commentaire sur le nombre croissant d'antennes sur les toits des ambassades russes. La belle affaire ! Croyez-vous qu'il n'y en ait pas sur ceux des ambassades américaines ? Allez vérifier sur celle qui est juste à côté ! Et il en va de même pour les ambassades françaises. Tout le monde écoute tout le monde, et chacun le sait. Cela dit, on ne s'en protège pas assez.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion