Vous dites que vous n'avez pas été concerné directement par une ingérence russe et je comprends votre point de vue. Comprenez le mien.
Le fait qu'un ancien Premier ministre soit recruté dans des conseils d'administration d'entreprises russes proches du pouvoir, ou en tout cas décrites comme telles, ne fait-il pas finalement de vous le bras de l'ingérence ? Vous vous mettez au service des intérêts financiers russes, proches de l'État russe. Pourquoi vous ont-ils recruté, si ce n'est pour votre carnet d'adresses et pour votre expérience de Premier ministre ? N'est-il pas trop simple d'arguer que vous êtes désormais une personne privée ?
Je dirais la même chose si j'avais devant moi Dominique de Villepin, également ancien Premier Ministre et ancien avocat, et qui a ensuite transformé sa société en société de lobbying international.
Ne pensez-vous pas que votre cas est différent de celui des fonctionnaires de haut niveau, car votre responsabilité était supérieure et que vous aviez connaissance de secrets ? Vous pourriez en faire bénéficier des entreprises, sous couvert du secret professionnel – notamment celui d'avocat.
Le simple fait de travailler pour une puissance économique étrangère ne relève-t-il pas de l'ingérence ?