Je ne peux pas considérer comme délictueux le fait, pour une entreprise française installée en Russie, de commercer avec la Russie ou d'essayer de nouer des relations d'affaires. Elle est dans son rôle et le mien est de l'y encourager et de lui faciliter les choses, dès lors qu'elle reste dans le cadre de la légalité. Si elle s'en affranchit, les Russes sont toujours là pour le lui rappeler. Je suis d'ailleurs intervenu pour obtenir la libération des dirigeants de la société de Philippe Delpal, qui avaient été injustement emprisonnés. Je n'ai pas été témoin de faits délictueux ; sinon je les aurais dénoncés comme la loi m'y oblige.
Quant aux hommes politiques, les groupes d'amitié et leurs fréquents déplacements constituent-ils une forme d'ingérence ? Je ne le pense pas. Ce sont des relations interparlementaires normales. Je me souviens même d'une coopération originale entre le Sénat français et le Conseil de la Fédération de Russie, il y a une dizaine d'années, où chacun exposait ses thèses et écoutait les questions de l'autre, de façon à ne pas entrer dans un débat. C'était une initiative de M. Konstantin Kosachev et de M. Christian Cambon. Non seulement je n'ai rien trouvé à y redire, mais il m'a semblé que c'était une forme originale de diplomatie parlementaire qui permettait de se dire beaucoup de choses.