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Intervention de Jean-Pierre Chevènement

Réunion du mardi 2 mai 2023 à 15h00
Commission d'enquête relative aux ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères-États, organisations, entreprises, groupes d'intérêts, personnes privées-visant à influencer ou corrompre des relais d'opinion, des

Jean-Pierre Chevènement :

Le contexte est totalement différent. Nous sommes, sinon en état de guerre, du moins en état de conflit avec la Russie au sujet de l'Ukraine. Nos intérêts sont nettement divergents et je me place dans la ligne qui est celle du Gouvernement.

Toutefois, si l'on envisage les choses à plus long terme, tous nos présidents ont eu une attitude ouverte vis-à-vis de la Russie, et je crois qu'ils ont eu raison. Ç'aurait été une erreur de rejeter la Russie vers l'Asie, de la tenir à bout de gaffe et de ne pas chercher à l'associer au destin européen. Cette association a pu prendre des formes différentes : en 1966, de Gaulle parlait d'entente et Mitterrand a proposé, en 1989, la création d'une confédération européenne incluant la Russie. C'est le président Chirac qui a fait preuve de la plus grande ouverture mais, d'une manière générale, la politique de la France a toujours consisté à ne pas rejeter la Russie, à l'associer au destin européen et à aller dans le sens du courant occidentaliste, né à l'époque de Pierre le Grand, et qui s'oppose au courant que l'on pourrait qualifier de slavophile ou d'eurasiatique.

Notre intérêt a toujours été d'encourager le courant occidentaliste, celui des grands tsars, Catherine II, Alexandre Ier, des gouvernements qui ont suivi la révolution de 1905 et, plus près de nous, de Gorbatchev. On peut d'ailleurs regretter que l'Europe et les États-Unis n'aient pas davantage tendu la main à la Russie dans les années qui ont débouché sur la décennie tragique au cours de laquelle le pays a perdu la moitié de son PIB : je vous laisse imaginer ce que cela a pu signifier pour des dizaines de millions de salariés, de retraités et de gens pauvres. Le rétablissement de l'État russe, grâce – il faut le dire aussi – au prix du pétrole et du gaz, dans les années 2000, a fortement contrasté avec la période précédente.

Pour répondre précisément à votre question, je pense qu'il faudra à l'avenir, et sous une forme qui reste à déterminer, associer la Russie au destin démocratique de l'Europe.

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