La question est tout à fait judicieuse. Je n'étais pas le seul représentant spécial, et il y en a eu cinq ou six. Je citerai, de mémoire, Mme Martine Aubry, représentante spéciale pour la Chine, fonction dans laquelle elle a été remplacée par M. Jean-Pierre Raffarin, et l'ambassadeur Philippe Faure, représentant spécial pour le Mexique. Un autre représentant spécial était chargé des relations avec l'Inde. Ce dispositif procédait de la volonté du ministre de l'Europe et des affaires étrangères Laurent Fabius d'avoir une diplomatie économique, mettant l'accent sur les relations économiques et industrielles, et de recourir à cette fin à des personnes qui, après avoir occupé des fonctions généralement de rang ministériel, s'investiraient dans le suivi des affaires. J'avais la réputation de connaître un peu la Russie où, comme je vous l'ai dit, je m'étais rendu à plusieurs reprises, et il est apparu au président Hollande que c'était un bon choix que de me pressentir pour cette relation qui, en 2012, ne présentait aucun caractère sulfureux – comme je vous l'ai expliqué, c'est à partir de 2013 et 2014 que les choses se sont gâtées. Dans ces fonctions, j'ai été amené à intervenir pour la mise sur pied du format Normandie ou pour le suivi des accords de Minsk, ce qui n'était pas du tout prévu à l'origine.