Vous l'avez dit, vous n'avez pas eu le temps de lire tout mon livre, et je ne vous critique pas du tout pour cela. Il fait déjà 519 pages, mais il n'est pas aussi exhaustif que certains l'imaginent. Je n'ai pas pu parler d'absolument tout, ni d'absolument tous, je le confesse très volontiers.
Je suis aussi étonnée de la bienveillance de M. Chevènement à l'égard de la Russie que de celle de M. Mélenchon, que j'ai cité, de M. Zemmour, de M. de Villiers et de M. Pozzo di Borgo, que vous avez raison de citer et qui figure dans mon livre, notamment en tant que responsable du Dialogue franco-russe avec M. Mariani. Cette bienveillance, compte tenu du comportement dont la Russie a fait preuve au fil du temps, ne peut bien sûr qu'être troublante. Je me contenterai de dire que si j'ai davantage documenté certains personnages politiques, c'est parce que je me suis concentrée sur ceux qui ont des ambitions pour l'avenir. Je ne crois pas, mais je peux me tromper, que Jean-Pierre Chevènement sera candidat à la prochaine élection présidentielle. Je ne crois pas que ce soit davantage le cas de M. Pozzo di Borgo. Je pense donc, même si je ne partage pas leur lecture de la Russie, que la nécessité de développer dans mes propos, comme je l'ai fait dans mon livre, la connaissance que j'ai acquise de l'intérêt que la Russie leur porte et de l'intérêt qu'ils portent à la Russie est moins grande.
Vous avez également mentionné Mme Bechtel, qui a été ma prédécesseure comme directrice de l'ENA et avec qui j'ai eu pas mal de désaccords, notamment celui que vous mentionnez mais pas seulement. Parlons aussi de la Chine et d'un ancien député de La République en marche, M. Buon Tan. Je ne suis pas à l'aise avec le choix qu'il a fait d'être aussi proche du Front uni, c'est-à-dire d'une branche du parti communiste chinois. Je vous le dis très simplement, comme je pourrais le lui dire s'il était en face de moi. Les étiquettes politiques ne doivent pas être des œillères. Je pense que les invitations dont Buon Tan a fait l'objet en Chine sont des éléments qu'il est nécessaire de porter à la connaissance de nos compatriotes, et j'en parle d'ailleurs dans mon livre.