Nous reviendrons aux ingérences de pays finançant les Frères musulmans et, plus généralement, l'islamisme. Avant cela, je voudrais vous interroger sur les nouveaux groupes religieux venant d'Amérique du Nord et d'Amérique du Sud. Vous les avez mentionnés dans votre propos liminaire, ce qui m'a intéressé car j'ai moi-même posé des questions à ce sujet lors de plusieurs auditions.
Le problème est largement ignoré en France, alors qu'il est déjà ancien : je m'en étais inquiété il y a dix-huit ans, quand j'étais étudiant à l'ESSEC, à Cergy, après avoir constaté la présence d'un de ces groupes – d'inspiration évangélique, en l'espèce. Ces mouvements prospèrent. La plupart le font dans le respect de nos lois et de nos valeurs – je le précise car certains ont considéré que nous les mettions en cause, alors que ce n'est pas de cela qu'il s'agit. En Amérique du Nord et en Amérique du Sud, de nombreux experts se sont penchés sur leurs pratiques. On sait donc très bien comment ils procèdent. Or, en France, il en est très peu question.
Quel est votre regard sur ces mouvements qui véhiculent des idéologies d'une manière très différente des traditions chrétiennes françaises ? L'État non plus n'est pas habitué à avoir affaire à ces groupes. De fait, la gestion d'une religion, ce sont des pratiques et des contacts – notamment avec une hiérarchie ; or il n'en existe pas forcément dans les mouvements auxquels je fais référence. Si vous avez souhaité les mentionner dans votre propos liminaire, c'est qu'ils vous inquiètent autant que moi.