Les travaux de notre commission d'enquête sont assez suivis, semble-t-il, mais ce n'est pas la première fois que le Parlement français se penche sur la question des ingérences étrangères. Un très intéressant rapport d'information réalisé par nos collègues sénateurs André Gattolin et Etienne Blanc, il y a deux ans environ, a été consacré aux Influences étatiques extra-européennes dans le monde universitaire et académique français et leurs incidences. La Chine y était particulièrement ciblée. Depuis l'automne, la délégation parlementaire au renseignement, structure réunissant quatre sénateurs et quatre députés, présidée par M. Sacha Houlié et dont j'ai l'honneur d'être l'une des vice-présidentes, a décidé de consacrer son rapport annuel à ce thème. Son travail est beaucoup plus confidentiel que celui d'une commission d'enquête et elle dispose d'un peu plus de temps pour rendre ses conclusions.
J'invite également ceux qui nous écoutent à se reporter à votre ouvrage, La Guerre qu'on ne voit pas venir, somme exhaustive sur le sujet. Nous avons beaucoup parlé de la manipulation de l'information, de la désinformation, des fake news, des stratégies d'interférence par des moyens technologiques, en particulier dans les sphères russe, chinoise et turque, mais un chapitre de votre ouvrage s'intitule « Les idiots utiles sont parmi nous » et vise un certain nombre de personnalités, dont aucune ne vous a attaquée en diffamation. Pourriez-vous nous en dire un peu plus ?