Je souhaite vous interroger sur le sujet de la recherche en santé, dans le cadre de l'utilisation du numérique au sein de nos écoles. L'Étude longitudinale française depuis l'enfance (Elfe), conduite par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l'Institut national d'études démographiques (Ined), parue dans le Bulletin épidémiologique d'octobre 2022 et disponible sur le site de Santé publique France, met en évidence, recherches pluridisciplinaires à l'appui, de nombreux effets délétères liés au temps excessif d'utilisation des écrans chez les enfants de 2 à 5 ans et demi.
Même si le numérique présente un réel intérêt pédagogique et inclusif, son incidence nocive et toxique pour la santé de notre jeunesse doit être considérée avec gravité. Notre système éducatif en a fait un levier pédagogique en milieu scolaire. Or, dans la petite enfance notamment, la surexposition aux écrans tend à accentuer les pathologies chroniques, comme le surpoids ou l'obésité. Je m'interroge également sur les aspects cognitifs et neurologiques et les effets sur l'axe stylo-bras-cerveau.
Comment le ministère compte-t-il limiter la place du numérique en milieu scolaire pour les moins de 5 ans et demi ? Sa généralisation est-elle tenable, dès lors que l'utilisation du numérique dans les foyers dépasse déjà les normes recommandées par les autorités sanitaires et médicales ?
Connaissez-vous les études en cours, en France ou à l'international, qui prônent une approche plus globale de l'impact du numérique sur le développement cérébral et sur la capacité d'attention – donc d'apprentissage – des enfants ?
La feuille de route que vous présenterez demain comportera-t-elle un volet sur la santé et la prévention, notamment concernant les aspects cognitifs et neurologiques ?