Nous travaillons sur ce texte depuis maintenant trois jours et sans doute aurions-nous pu le faire dans de meilleures conditions encore, en prenant davantage le temps pour chaque sujet. Il s'agit en effet d'un texte qui engage la nation pour sept ans, avec des budgets très importants – 413 milliards d'euros. La question se posera donc à nouveau en séance.
Certes, le ministre a apporté des réponses, mais il en a également renvoyé de nombreuses à l'examen du texte en séance publique, admettant lui-même que le rapport annexé pouvait être enrichi et amélioré, ne serait-ce que parce que les négociations sont encore en cours avec les industriels. Je ne sais pas si le travail de préparation de cette LPM a été précipité, mais le fait est que nous devrons procéder en séance à ces enrichissements et précisions, par exemple dans le domaine de l'optique spatiale, où la question du capacitaire entre 2030 et 2032 n'est toujours pas réglée. Nous espérons que le ministre fera les annonces qu'il nous a promises.
Si le travail sur la LPM n'a pas été précipité, peut-être son inscription à l'ordre du jour de l'Assemblée l'a-t-elle été quelque peu. Peut-être eût-il mieux valu attendre quelques jours la fin des négociations avec les industriels, ce qui aurait permis de nous présenter un document complet et précis. L'examen du texte en séance, pendant quinze jours, nous permettra certainement d'apporter ces précisions – de vérifier que le SNU ne fait pas planer un danger sur la LPM, que le financement des patchs est bien assuré. Surtout, nous pourrons échanger avec l'ensemble de nos collègues, notamment les membres de la commission des affaires étrangères, à propos de notre vision stratégique du monde, afin de déterminer quel modèle d'armée y est le plus adapté. Ce débat intéressant mettra au jour plusieurs projets alternatifs.
Pour élaborer une LPM, il n'était, selon nous, pas nécessaire d'aller aussi vite que le Gouvernement a voulu le faire. En tout état de cause, au vu des incertitudes qui demeurent et des questions qui ont été renvoyées à la séance, il est impossible pour notre groupe de se prononcer sur ce texte. Nous ne participerons donc pas au vote.