Comme votre projet de loi est incomplet, nous souhaitons élargir la mesure prévue à l'article 5 à toutes les matières premières nécessaires au fonctionnement et à l'emploi des forces, afin de les protéger de la volatilité des prix. Le baril de pétrole n'est en effet pas le seul paramètre affectant les prévisions budgétaires.
Les crédits en loi de programmation militaire sont en euros constants, donc exposés à l'inflation. Cette dernière peut remettre en cause l'augmentation des crédits dans l'ensemble des trajectoires car ne prendre en compte que la seule hausse du prix des carburants reviendrait à omettre les changements de prix dus à l'évolution du contexte international, comme l'ont rappelé la pandémie de covid-19 et la guerre en Ukraine.
L'inflation touche concrètement le fonctionnement des armées, tant pour l'acquisition d'équipements que pour le maintien en condition opérationnelle. Intégrer l'ensemble des matières premières utiles aux armées – et pas seulement les énergies – dans le périmètre de l'article 5 est indispensable pour compenser l'inflation et garantir l'annualité d'une programmation juste pour nos militaires.