Sous le précédent quinquennat, le Gouvernement a été incapable de présenter une stratégie claire s'agissant de l'opération Barkhane. Il a navigué à vue et l'opération s'est soldée par le rapatriement des forces françaises déployées au Mali. Son coût humain – cinquante-neuf soldats français et des milliers de soldats maliens, burkinabés, tchadiens morts ; 12 000 civils morts ; 3 millions de déplacés à la fin de 2022 – et financier – entre 8 et 10 milliards d'euros – a été bien trop important au regard des résultats peu concluants – les groupes djihadistes que l'on prétendait éradiquer n'ont cessé de s'étendre et de gagner en puissance.
La politique étrangère et militaire française en Afrique nous interroge. De nombreux citoyens des pays africains ont le sentiment que la France est partout et tout le temps, sentiment qui se transforme souvent en ressentiment. Ils se demandent, à juste titre, si elle intervient pour eux ou pour elle-même.
Nous ne comprenons pas la stratégie géopolitique que vous comptez suivre en Afrique : où est la cohérence ? Quels sont les objectifs ? Il serait bon de tout remettre à plat et de s'inspirer des nombreuses idées et initiatives existantes. L'amendement vise donc à demander un rapport, dans un délai de trois mois, sur la stratégie des armées en Afrique.