Aurore Bergé :
De nombreux gouvernements n'ont d'ailleurs pas sollicité de vote de confiance sous la Ve République. Georges Pompidou ne l'a pas fait en 1966 et en 1967, et personne ne peut dire que les deux gouvernements en question n'ont pas su faire face et agir : ils sont à l'origine de la loi Neuwirth relative à la contraception, ou encore des accords de Grenelle. N'ont-ils pas permis à la France d'avancer ? De même, Michel Rocard n'a pas demandé de vote de confiance en 1988, et personne ne peut nier que son gouvernement a conduit des réformes profondes et durables – j'espère que ce constat est encore partagé sur certains bancs à gauche. Son gouvernement a créé le revenu minimum d'insertion (RMI) et a instauré la contribution sociale généralisée (CSG). N'était-il pas légitime pour mener des réformes ?
À vous écouter, madame la présidente et messieurs les présidents des groupes d'opposition de gauche, tous les gouvernements devraient invariablement solliciter un vote de confiance.