Les pensions militaires de retraite ont trois buts :
- offrir une régulation des flux pour garantir l'impératif de jeunesse des armées ;
- honorer une dette de la nation auprès des personnes qui se sont engagées avec une rémunération différée jusqu'à l'âge légal de départ en retraite ;
- proposer une assurance vieillesse à partir de l'âge légal de la retraite, comme pour le reste de la population.
Les fondamentaux des pensions militaires de retraite ont été sauvegardés dans la réforme. Les bornes de pensions à liquidation immédiate sont ainsi inchangées. En revanche, quelques inflexions sont intervenues, comme la fin du dispositif de dégressivité de la bonification du cinquième, qui concernera les corps ayant des limites d'âge supérieures à 60 ans. Maintenant, ils pourront rester jusqu'à la limite d'âge sans perdre les années cotisées.
En outre, la borne basse de la décote carrière longue passe de 52 à 54 ans. Les militaires sont aujourd'hui recrutés plus tardivement et certains d'entre eux ont enchaîné les deux décotes : la décote carrière courte et la décote carrière longue. Le léger décalage de deux ans redonnera un peu d'air et laissera le choix aux militaires.
Les pensions à liquidation différée passent de 62 à 64 ans et celles qui étaient à 52 ans passent à l'âge légal de départ à la retraite, moins dix ans. Enfin, l'accélération de la réforme Touraine concerne plus particulièrement toute une catégorie de militaires. Elle implique une diminution de la valeur de l'annuité. Ainsi, pour une durée de cotisation identique, la pension diminuera. Ici, l'implication est double : d'une part, les militaires entrent de plus en plus tardivement dans la carrière, notamment après une première expérience dans le monde civil ; et d'autre part, l'augmentation de la durée de cotisation empêchera un nombre croissant de militaires de partir à la retraite avec une pension à taux plein.