Je ne sais si elle est à la hauteur des enjeux qui, je vous l'ai dit, sont nouveaux : le contexte macro-économique est inédit et la montée des tensions impose le renforcement de nos armées. Mais les jeunes Français et Françaises ne rechignent pas à l'engagement : le ministre l'a indiqué, notre armée est l'une des seules armées occidentales d'emploi pour lesquelles le recrutement n'est pas le problème principal. C'est la fidélisation qui est au cœur de nos préoccupations.
Le décalage entre ce qui était rêvé et ce qui est vécu et un phénomène assez commun. Des études ont analysé qu'en 2021, 70 % des jeunes embauchés dans le secteur privé ont quitté leur entreprise au bout d'un an. Pour notre part, nous avons recruté environ 4 400 sous-officiers en 2022, dont 490 sont partis avant la fin de la première année, soit quelque dix pour cent. Comparé à ce qui s'est passé ailleurs, c'est honorable. Enfin, l'image que nous renvoyons est capitale, et je ne cesse de le dire à mes camarades directeurs des ressources humaines des différentes armées comme à l'extérieur : soyons positifs ! Plus nous nous apitoierons sur nous-mêmes, plus nous peindrons la situation en noir comme cela se produit parfois et moins nous attirerons. Je ne suis pas aveuglément optimiste, mais je suis optimiste sur notre jeunesse et sur notre capacité à attirer des jeunes talents.