Intervention de Vincent Strubel

Réunion du jeudi 6 avril 2023 à 16h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Vincent Strubel, directeur général de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi) :

Cette attaque est le fait du rançongiciel LockBit qui appartient à un groupe criminel considéré comme russophone. Ce type d'outils peut facilement être récupéré par d'autres acteurs : il est donc difficile d'attribuer précisément l'attaque – et cette tâche relève du rôle de la justice.

La situation de l'hôpital reste délicate, puisqu'il fonctionne encore à 70 % de ses capacités. Cette attaque a en effet causé beaucoup de dégâts, car elle a été identifiée tardivement, et il est très complexe de reconstruire l'ensemble du système numérique d'une telle structure.

La Première ministre et le ministre de la santé prêtent une attention toute particulière au rétablissement de la situation.

L'intervention de la gendarmerie n'est pas redondante de l'action de l'Anssi. Le contact entre l'Anssi et l'hôpital s'est établi dans les premières minutes qui ont suivi le constat de l'attaque, et nous avons assisté l'hôpital la nuit même. Notre rôle a consisté en une action de conseil et de coordination des plans de réponse, essentiellement assurés par des prestataires privés, chargés d'une partie des investigations et de la reconstruction. La gendarmerie intervient plutôt dans un rôle d'enquête, de prise de plainte, et de travail au profit de la justice pour poursuivre les auteurs des faits. La coordination des acteurs se fait dans le cadre élargi du C4.

Enfin, la vulnérabilité des hôpitaux a bien été prise en compte dans les plans du ministère de la santé. Elle fait l'objet d'une partie importante des mesures engagées dans le cadre du plan de relance. Ces actions portent leurs fruits : les attaques qu'ont subies le CHRU de Brest ou d'autres hôpitaux depuis le début de l'année ont été détectées très rapidement grâce à des solutions qui avaient été déployées et en partie financées par le plan de relance. Associée à la préparation des équipes dirigeantes et des directeurs d'hôpitaux et à des plans de réaction, cette détection précoce fait toute la différence. Ainsi, l'attaque contre le CHRU de Brest n'a pas eu d'incidence sur l'offre de soins et ses conséquences ont été traitées en trois semaines.

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