Intervention de le général d'armée Thierry Burkhard

Réunion du jeudi 6 avril 2023 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

le général d'armée Thierry Burkhard, chef d'état-major des armées :

Pour construire cette LPM, s ous l'autorité du général Pons, le sous-chef « plans » de l'état-major des Armées, des groupes de cohérence ont été mis en place, pour obtenir un modèle le plus cohérent possible. En effet, chaque armée ne peut se développer seule et l'efficacité opérationnelle repose sur un engagement interarmées.

Vingt ans de guerre contre le terrorisme militarisé avaient conduit à accorder une importance moindre à un certain nombre de fonctions, qui ne trouvaient pas leur emploi (franchissement, feux dans la profondeur, défense sol-air…). Il y a désormais un rééquilibrage pour remonter à niveau sur des capacités qui avaient été un peu sous-dotées car nous en avions moins besoin.

Le sujet logistique est extrêmement important, à deux niveaux. D'une part, nous devons changer d'échelle, d'autre part la logistique va devoir sans doute opérer sur une menace plus importante. À ce titre, les actions menées en termes de combat infovalorisé ouvrent des possibilités. Cependant, le dimensionnement importe également : ma préoccupation consiste bien à disposer d'une autonomie logistique à la hauteur de l'ensemble de nos forces. Aujourd'hui, nous sommes limités en matière d'engagement, non pas par les moyens dont nous disposons, mais par l'autonomie logistique que nous pouvons déployer.

Ensuite, l'inflation est une donnée qui concerne tous les ministères, mais aussi tous les Français. J'espère qu'elle diminuera lors des années à venir pour nous permettre de retrouver un certain nombre de marges de manœuvre. Objectivement, il fallait bien intégrer ce phénomène dans la construction de la LPM.

J'ai déjà répondu à la question de la cible : celle-ci doit être développée avec une grande responsabilité en termes de cohérence.

Le cyber représente effectivement une partie importante. Le Comcyber, s'il dépend toujours de l'état-major des armées, devient un commandement plus autonome. À l'image du commandement des opérations spéciales, il pourra également mieux organiser les différentes unités cyber présentes dans les trois armées. Dans le domaine cyber, le marché du travail demeure en grande tension, y compris dans le civil. Des efforts ont été cependant accomplis, avec la création par exemple d'un BTS cyber ou encore l'école militaire préparatoire technique de Bourges qui a pleinement intégré cette dimension. En revanche, nous devons continuer à progresser pour améliorer notre agilité en matière de gestion, c'est-à-dire être en mesure de recruter et de remplacer beaucoup plus rapidement un responsable cyber.

J'ai évoqué les trois axes d'effort : la cohésion nationale, les partenariats et la crédibilité militaire. Le véritable défi consiste à pouvoir pleinement identifier les axes de transformation sur lesquels nous devons avancer, en faisant nécessairement des choix. Par exemple, nous transformons des compagnies d'infanterie pour être plus présents dans le cyber et dans l'influence, en considérant qu'il sera plus facile de mutualiser les moyens conventionnels en agissant en coalition.

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