Intervention de Aurélien Saintoul

Réunion du jeudi 6 avril 2023 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélien Saintoul :

Les quelques pages du rapport annexé au projet de LPM questionnent à plusieurs égards. Tout d'abord, je constate les multiples renoncements ou réductions de cible. En 2018, le ministère des armées prévoyait 169 hélicoptères interarmées légers (HIL) en 2030, mais à présent seulement 20 sont envisagés. De même, dans la précédente LPM, la cible portait sur 185 Rafale R contre 137 à présent. La marine devait quant à elle bénéficier de 5 frégates de défense et d'intervention (FDI), mais il n'y en aura que 3 en 2030. Dans le même registre, l'armée de terre devait obtenir 200 chars Leclerc rénovés ; il y en aura finalement 160. Pour la défense sol-air, la cible reste la même : 8 systèmes en 2030, alors que le retour d'expérience (RETEX) ukrainien signale que l'enjeu est d'importance.

Ces renoncements s'expliquent-ils par une forme de défaillance ou d'incapacité de notre base industrielle et technologique de défense (BITD) ou par un choix différent, la conception d'un autre format pour nos armées ? Je partage le constat de la nécessité de se préparer à un engagement majeur. Mais ces renoncements nous permettent-ils réellement d'être crédibles ?

J'ai été par ailleurs rapporteur d'une mission consacrée aux fonds marins. Votre rapport évoque une capacité de drones et robots pour les moyens et grands fonds. Jusqu'à 2035, les incréments se poursuivront. J'aimerais que vous en précisiez le sens, même si je crois savoir qu'en réalité, cela ne correspondra pas à une hausse des capacités.

Je souhaite également vous interroger sur la participation des armées à la sécurisation des Jeux olympiques. La légère augmentation de la provision de 800 millions pour les OPEX et les missions intérieures (MISSINT) laisse penser que le financement pourrait s'élever uniquement à 50 millions d'euros. Quelle est la quote-part que les armées devront payer pour la sécurisation des Jeux olympiques ?

Enfin, je m'interroge sur le service national universel (SNU). Le ministre a indiqué hier que la contribution devrait être in fine marginale. Avez-vous des précisions sur le volume attendu et sur la nature de la contribution des armées au projet de SNU ?

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