Une centrale ou une bombe nucléaire nous rappelle ce que Günther Anders appelle le décalage prométhéen, c'est-à-dire, pour reprendre ses mots, le fait que « l'homme est plus petit que lui-même », « inférieur à sa tâche », car « l'homme qui s'angoisse reste loin derrière l'homme qui produit ». Or le nucléaire civil et militaire – puisque les deux sont liés – doit nous angoisser parce qu'il représente l'une des expressions barbares du génie humain : la possibilité d'apocalypse créée par nous-mêmes !