Au moment où la crise du marché de l'énergie fait exploser les prix, où le réchauffement climatique exige que nous définissions un mix énergétique concerté et intelligent, nous devons nous montrer responsables.
Quel est l'enjeu ? Il s'agit d'assurer notre indépendance énergétique en organisant la sortie des énergies fossiles et en garantissant des prix stables. Par quels moyens pouvons-nous y parvenir ? En électrifiant les usages, en renforçant la sobriété énergétique et en nous appuyant notamment sur ce qui fait la force du modèle énergétique français depuis le plan Messmer : la filière nucléaire. Avec qui ? Avec EDF comme opérateur public national, qui doit rester intégré. Comment ? En travaillant en concertation, avec le Parlement ainsi qu'avec les élus et les citoyens, et en respectant les agents EDF – jamais en faisant usage de la brutalité.
Je le dis, j'ai essayé de prendre part à ce débat sans jeter l'anathème sur ceux qui ne pensaient pas comme moi. Je me félicite donc de la victoire parlementaire sur la mauvaise idée, défendue avec une mauvaise méthode, de fusionner l'ASN et l'IRSN. Nous sommes heureux que la CMP n'ait pas été l'occasion de faire rentrer ce projet néfaste par la fenêtre.
Pour le reste, si nous avons rappelé notre déception à l'égard de la méthode choisie par le Gouvernement, qui s'y est pris à l'envers dans sa manière d'organiser les débats, nous considérons, je le répète, qu'il était urgent de relancer cette filière.
L'épisode de cet hiver, qui a mis en lumière nos difficultés, y compris le risque de rupture d'approvisionnement, exige que nous nous posions ces questions essentielles. Tout en procédant à cette relance, nous devons nous demander comment accompagner notre fleuron industriel, comment renforcer les moyens des lycées professionnels et comment faire pour que l'ensemble de la filière soit mobilisé afin de relever, comme cela a été annoncé, le défi de la construction des six EPR.
Alors qu'on parle de réindustrialisation, il est urgent de prendre soin de celle qu'on nomme « l'industrie de l'industrie », clé de voûte de la compétitivité de nos entreprises et d'une énergie qui doit rester peu chère et être au service de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
D'après un récent rapport, on estime qu'il faudrait recruter 100 000 salariés d'ici à 2030. Les plus gros besoins en la matière concernent les métiers techniques de haut niveau, tels que chef de projet, ingénieur d'étude de conception mécanique, technicien d'exploitation ou encore technicien de maintenance. Toute notre énergie doit être à présent concentrée sur cet objectif.
Alors que Flamanville a démontré, hier, que nous avions abandonné des savoir-faire et que nous avions même renoncé à faire appel à des filières entières, Penly doit aujourd'hui être un chantier exemplaire. Car si nous, députés du groupe communiste, sommes responsables, nous serons également très vigilants, s'agissant par exemple de la publication du rapport qui doit éclairer le Parlement sur les besoins de la filière nucléaire mais aussi sur ceux de l'écosystème qui entoure des filières comme celle-ci. La relance nucléaire ne doit pas siphonner les industries présentes sur nos territoires de vie – vous savez à quel point je suis attaché à cette question.
Nous serons également vigilants s'agissant de la prise en charge au niveau local de cette relance. Des bras supplémentaires seront nécessaires et il nous faudra assurer un accompagnement soutenu – en termes de logements, de formations ou d'infrastructures – des territoires sur lesquels pèseront les efforts. Cela s'impose si nous voulons que ces chantiers soient exemplaires sur le plan social.
À cet égard, nous saluons le fait que, dans le cadre de la CMP, l'enjeu de l'artificialisation des sols – au moins s'agissant des besoins stricts d'EDF – ait été intégré au texte. On m'avait dit – je m'en souviens – que les amendements que j'avais déposés sur cette question étaient hors sujet. Je suis heureux de constater que la raison a fini par l'emporter.