Je suis convaincue que nous posons, depuis quelques mois, les fondations d'un pacte du renouveau énergétique, un pacte pour faire face à l'urgence climatique et à l'urgence énergétique, un pacte qui repose sur des discussions nourries et approfondies entre le Gouvernement et le Parlement, mais également avec les élus locaux, les associations environnementales, les entreprises et, plus largement, l'ensemble des Français. Je veux d'ailleurs saluer les milliers de nos concitoyens qui ont contribué à la grande concertation sur le futur mix énergétique de notre pays. Je me réjouis qu'ils s'emparent de ces sujets complexes, certes, mais déterminants pour notre avenir. L'énergie est aujourd'hui au cœur du débat public et de nombreux travaux parlementaires ; il est donc essentiel que nous y travaillions ensemble. Comme j'ai souvent eu l'occasion de le dire, il n'y aura pas d'indépendance politique sans maîtrise énergétique.
Après l'adoption des textes sur la sécurisation de nos approvisionnements énergétiques et sur l'accélération de la production d'énergies renouvelables, je souhaite, avec le projet de loi d'accélération des procédures administratives nucléaires, poursuivre la relance de notre filière nucléaire. Je me réjouis de l'accord trouvé en commission mixte paritaire, au terme d'un dialogue dense. Je tiens à remercier le président Guillaume Kasbarian, la rapporteure Maud Bregeon, les députés Louise Morel et Antoine Armand ainsi que les autres membres de la commission pour leur investissement, qui a permis ce succès. Je sais que les rapporteurs ont nourri un dialogue intense lors des travaux préparatoires à la commission mixte paritaire.
Le texte envoie un signal fort de mobilisation à notre filière en vue du lancement du programme de construction de six EPR 2 – réacteurs pressurisés européens – et de la mise à l'étude de huit EPR 2 supplémentaires. Nous ne nous interdirons pas d'aller plus loin, en fonction de la réalité de nos capacités industrielles.
Vous le savez, l'enjeu des compétences est au cœur de la transition énergétique. C'est particulièrement vrai pour la filière nucléaire. C'est la raison pour laquelle je lui ai demandé de dresser un état des lieux précis des besoins en compétences pour réussir la relance. Les résultats de l'étude réalisée sont limpides : 100 000. Tel est le nombre d'emplois que la filière estime nécessaire de créer au cours de la prochaine décennie. Des soudeurs, des chaudronniers, des tuyauteurs ou encore des ingénieurs ; autant d'occasions, pour les jeunes ou les travailleurs en reconversion, de prendre part au plus grand projet industriel de notre pays depuis les années 1970, au cœur des territoires. Ils seront les visages de la génération France Nation verte. Dans le prolongement de ce travail, je ferai également le point avec l'université des métiers du nucléaire, début juin, sur la stratégie de formation à mettre en œuvre pour répondre à ces besoins de compétences.
Ce projet de loi sur le nucléaire matérialise plus profondément le soutien du Gouvernement et du Parlement à une politique énergétique ambitieuse et crédible. À ce titre, je me félicite de notre refus, tout au long de l'examen du texte, d'opposer nucléaire et énergies renouvelables. Je le répète : notre urgence est de sortir des énergies fossiles ; pour y parvenir, nous aurons besoin autant du nucléaire que des énergies renouvelables.