« A new frontier ». Par ces mots, le président Kennedy, dans son discours d'investiture en 1960, lançait la course à l'espace et faisait référence aux défis des décennies à venir. Compte tenu du contexte international et du retour de la guerre de haute intensité aux portes de l'Europe, cette expression revêt une actualité tragique. L'espace est devenu un nouveau front de conflictualité.
Le 13 juillet 2022, le Président de la République a annoncé une nouvelle loi de programmation militaire (LPM) pour les années 2024 à 2030, afin de fixer les grands axes de notre politique de défense. Dans ce cadre, 6 milliards d'euros seront dédiés au renforcement et au développement des capacités spatiales de défense de la France. Pour répondre à cette ambition, le commandement de l'espace, situé dans ma circonscription de Toulouse, disposera en 2025 d'une infrastructure militaire et d'un effectif de près de 500 experts. Ce bâtiment dédié à l'espace constituera le symbole du spatial militaire français.
Même si nous disposons d'une avance considérable, d'autres États se sont lancés à la conquête de l'espace et nous faisons face à de sérieux concurrents. Nous devons surveiller l'activité sur toutes les orbites, protéger nos satellites, nos moyens de communication et nos équipements militaires, car cette nouvelle frontière qu'est le New Space est menacée.
La LPM doit également promouvoir une politique spatiale ambitieuse pour la France. Monsieur le ministre des armées, quelle est votre vision pour le spatial ? Comment contrer d'éventuelles attaques ? Comment anticiper l'évolution de nos capacités de télécommunication spatiale à l'horizon de 2030 et par la suite ? Ne faut-il pas s'appuyer sur les constellations ? Notre avancée industrielle en matière d'observation depuis l'espace est indéniable ; comment la LPM consolidera-t-elle cette avance ?