Nos résultats collectifs en matière de RSA ne sont pas satisfaisants. En effet, si le RSA représente pour beaucoup une allocation de subsistance, ses effets sur l'insertion professionnelle laissent à désirer. La Cour des comptes l'a montré : sept ans après leur première inscription au RSA, sept allocataires sur dix en sont toujours bénéficiaires et seuls trois sur dix ont trouvé un emploi, parmi lesquels un seul jouit d'un emploi stable. Nous devons donc faire mieux.
La Première ministre et moi-même avons pour objectif d'améliorer le dispositif en renforçant l'accompagnement des allocataires. Cette ambition repose sur deux axes. Premièrement, il s'agit de consacrer du temps à surmonter les freins périphériques que vous avez évoqués, c'est-à-dire les problèmes de garde d'enfant, d'accès au logement, de mobilité ou encore de santé, car il importe de déterminer avec exactitude les fonctions qu'un allocataire est apte à exercer. L'État ne s'acquittera pas seul de cette tâche, mais y associera les collectivités locales et l'ensemble des acteurs associatifs, dans le cadre d'une gouvernance locale partagée.
Deuxièmement, il s'agit d'organiser des activités d'insertion et de formation. Nous souscrivons à une logique non de travail gratuit ni de bénévolat obligatoire, mais bien d'accompagnement et d'insertion, car nous considérons qu'une durée de quinze à vingt heures d'activité par semaine permettra aux allocataires de retrouver plus efficacement le chemin de l'emploi.
Nous souhaitons ainsi promouvoir une logique d'engagement réciproque, qui n'est d'ailleurs pas nouvelle : elle s'inscrit dans la droite ligne de la loi du 13 décembre 1988 relative au revenu minimum d'insertion. Si un allocataire à qui est proposé un parcours adapté à ses besoins et à ses difficultés refuse délibérément d'y participer, cela pourra évidemment mener à des sanctions allant de la suspension à la radiation. Nous menons dans dix-huit départements, dont le Nord, des expérimentations qui ont débuté récemment et se poursuivront pendant plusieurs mois.
Le projet de loi que je présenterai dans quelques semaines devant vous fixera le cadre et les principes généraux du dispositif. Les expérimentations nous permettront de définir les meilleures modalités d'accompagnement grâce à un échange de bonnes pratiques avec l'Assemblée des départements de France.