Il y a eu, en quelques années, deux œuvres utiles sur le plan juridique pour renforcer de manière concrète la protection des élus. Je voudrais d'abord saluer la loi relative à l'engagement dans la vie locale et à la proximité de l'action publique, dite loi Lecornu, dont l'initiative revient à cette majorité. Plus récemment, à la demande de l'Association des maires de France et des présidents d'intercommunalité, la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'intérieur du 24 janvier dernier a donné la possibilité aux membres des deux chambres du Parlement mais aussi à l'ensemble des associations d'élus de se porter parties civiles aux côtés des élus qui sont directement menacés.
La suite, c'est la réponse pénale et l'accompagnement. Quelques chiffres : en 2022, 2 256 atteintes aux élus ont été commises, soit une forte augmentation de 30 % par rapport à l'année précédente. Dans 70 % des cas, il s'agit d'invectives, d'insultes et de menaces, mais 30 % sont des actes qui mettent en péril l'intégrité physique des élus.
L'an dernier, pas moins de 650 réponses pénales ont été apportées à un titre ou à un autre. Depuis le début de l'année, des centaines de procédures ont été ouvertes et 171 sanctions pénales ont déjà été prononcées.
Protéger nos élus, ce n'est pas seulement s'émouvoir ; c'est aussi condamner avec la plus grande force les attaques d'où qu'elles viennent, en évitant l'indignation sélective. C'est aussi renforcer concrètement les mesures en vigueur. Mais les symboles ont un sens et je vous rejoins : il n'est pas anodin de rester assis lorsque l'honneur d'un élu est mis en cause.