…c'est la liste non exhaustive de ce qu'ont saisi les forces de l'ordre en amont de la manifestation non déclarée à Sainte-Soline. Lorsque l'on se rend ainsi armé – j'insiste sur ce terme – à une manifestation, déclarée ou non, ce n'est pas pour exercer sa liberté constitutionnelle d'opinion, ni sa liberté fondamentale de manifester, mais dans une logique assumée d'affrontements avec les forces de l'ordre.
L'utilisation d'armes de guerre artisanales révèle l'inacceptable banalisation de la violence à l'endroit de ces femmes, de ces hommes, qui consacrent leur vie professionnelle et trop souvent une partie de leur vie personnelle à la protection de l'intérêt général de nos concitoyens, à notre protection. Depuis janvier, pas moins de 1 500 membres des forces de sécurité intérieure, que je tiens à assurer de notre soutien, ont été victimes d'atteintes physiques ; sous le regard ébahi de millions de téléspectateurs, l'un d'eux, visé par un cocktail Molotov, s'est transformé en torche humaine. Fort heureusement, ses jours ne sont plus en danger, mais rendons-nous compte de ce que représente le fait d'être à 28 ans, revêtu de l'uniforme, exerçant une mission de protection des personnes et des biens, brûlé au deuxième degré ! Nous lui adressons tous nos vœux de rétablissement. De tels actes sont inacceptables, et c'est peu dire : les mots font défaut pour les qualifier.
Nous ne saurions nous résoudre à accepter ces scènes d'une violence inouïe, nullement improvisées, élaborées par une logique du désordre, du chaos, de l'anarchie, en vue de nier l'autorité de l'État. Loin de l'apparente spontanéité qui préside notamment aux manifestations illégales, les groupuscules qui appellent à ces actions procèdent de mouvements radicaux identifiés, structurés. Cette commission d'enquête, qu'aux côtés du groupe Renaissance nous appelons de nos vœux, vise précisément à faire la lumière sur leur organisation et leur financement. Je le répète, ils n'ont rien à voir avec les organisations syndicales qui, depuis janvier, ont organisé de nombreuses manifestations tout en respectant à la lettre les principes fondateurs de notre démocratie.
Le 1er mai, hélas, illustre parfaitement mon propos : alors que les manifestants avaient défilé dans le calme tout au long de la journée, la fin de celle-ci a été marquée par l'incroyable violence de ces groupuscules venus en découdre avec les forces de l'ordre. Et lorsque des députés, représentants de la nation, ne se lèvent pas pour rendre hommage aux policiers et gendarmes blessés ,