Chaque jour, des habitants de ma circonscription m'alertent sur le manque de médecins, que je constate par ailleurs de mes propres yeux. Mes collègues – notamment les députés élus dans une circonscription rurale – et moi-même parvenons au même constat : la désertification médicale est un fléau qui met en danger la vie de tous les citoyens. La situation s'aggrave sans cesse : les listes d'attente pour consulter un spécialiste sont souvent longues de plusieurs mois, le manque de médecins fait peser une pression intenable sur les services des urgences et une part toujours croissante de nos concitoyens n'ont pas de médecin référent.
L'objectif de cette proposition de loi était d'améliorer l'accès aux soins. La discussion parlementaire aura permis de l'enrichir, ce dont je me réjouis. Lorsque l'examen a débuté, le groupe Socialistes et apparentés portait sur ce texte une appréciation mitigée. La facilitation de l'accès direct à certaines spécialités représente néanmoins une avancée notable, qui améliorera concrètement le quotidien des Français. En favorisant l'accès direct aux masseurs-kinésithérapeutes ou aux orthophonistes, nous déchargerons les médecins généralistes de tâches souvent administratives, leur permettant de gagner du temps médical. Chacun sait qu'il doit se rendre chez le kiné en cas d'entorse. Ainsi, faciliter l'accès direct à ces spécialistes, c'est aussi faire gagner du temps aux patients, donc mieux les soigner. Le texte prévoit le remboursement des soins délivrés dans ce cadre, ce qui est une bonne chose : pour ne pas rompre l'égal accès aux soins, il faut évidemment en garantir un remboursement satisfaisant.
Nous manquons de soignants, pour plusieurs raisons bien connues de tous. En améliorant l'attractivité de ces métiers, nous enverrions cependant un signal positif pour l'avenir. Le fait d'encourager les protocoles de coopération va dans ce sens. Ces dispositifs restent trop rarement utilisés, et de façon marginale, alors qu'ils contribuent à améliorer la qualité des soins en favorisant la pluridisciplinarité.
Je me réjouis aussi de la création de nouveaux métiers : les assistants médicaux et les assistants en médecine bucco-dentaire permettront aux médecins de souffler. Ceux-ci doivent pouvoir se concentrer sur leur cœur de métier, qui consiste à soigner les patients plutôt qu'à remplir de la paperasse – un souhait qui revient souvent dans les échanges que nous avons avec eux.
Enfin, l'adoption de l'amendement du Gouvernement visant à autoriser, de manière pérenne, les pharmaciens biologistes à effectuer des prélèvements dans le cadre du dépistage du cancer du col de l'utérus constituera une avancée majeure pour la santé des femmes. La France ne fait pas assez en matière de prévention en santé. Chaque acte préventif permet pourtant d'éviter un soin futur. Chacun des députés ici présents devrait se réjouir de cette avancée.
Les députés socialistes, après s'être abstenus en première lecture, voteront en faveur de ce texte issu des travaux de la CMP. Même si nous persistons à croire que la régulation est le seul moyen de lutter à long terme contre la désertification médicale,…