Je suis heureux de vous retrouver aujourd'hui pour l'ultime étape de l'examen parlementaire d'une proposition de loi qui apporte des réponses concrètes aux besoins de santé de nos concitoyens, en accélérant le décloisonnement de notre système de santé. Les mesures de ce texte sont autant de briques importantes dans le chantier de la refondation du système de santé, dont les grandes lignes ont été fixées par le Président de la République et sur lequel je me suis engagé, avec constance et détermination, depuis mon arrivée au ministère.
J'en ai rappelé les principes directeurs devant les parties prenantes et les élus réunis lors d'une rencontre plénière du volet santé du Conseil national de la refondation (CNR), la semaine dernière : la coordination renforcée des acteurs du système de santé, entre les différentes professions, en ville comme à l'hôpital, sur le principe de l'équipe ; l'adaptation territoriale de la politique de santé ; le dialogue, qui nous a aidés à faire aboutir ce texte et qui permettra aux acteurs de la santé de travailler ensemble au sein de collectifs professionnels renforcés ; enfin, l'éthique, qui évolue pour toujours mieux répondre aux besoins de nos concitoyens et lutter contre les inégalités d'accès aux soins. Équipe et éthique, territoires et dialogue : je sais que ces convictions et ces valeurs sont largement partagées sur les bancs de cet hémicycle.
Nous sommes à présent arrivés au stade de la lecture des conclusions la commission mixte paritaire. Je veux avoir un mot pour la rapporteure, Mme Stéphanie Rist, qui est à l'origine de ce texte – d'ailleurs appelé « PPL Rist » – et le défend depuis le mois d'octobre. C'est un travail de longue haleine qui nous a menés jusqu'à la CMP, dont je me réjouis qu'elle soit conclusive. Je veux prendre le temps de saluer le travail constructif mené dans les deux assemblées pour arriver à ce texte équilibré et ambitieux. Merci aux députés de tous les groupes parlementaires, de la majorité comme de l'opposition, qui se sont investis ; merci à la commission des affaires sociales et à sa présidente, Fadila Khattabi. Ensemble, nous avançons sur le chemin d'un système de santé où chaque professionnel trouve sa place. Le cadre d'une collaboration rénovée et renforcée entre les métiers permet de mieux répondre aux besoins de nos concitoyens et aux tensions auxquelles fait face le système de santé.
S'il a été mis à l'épreuve ces dernières années, c'est en grande partie lié aux problèmes de démographie et d'attractivité des professions de santé, à la perte de sens, à la fuite vers d'autres métiers et à la crise des vocations, en particulier chez les jeunes soignants. Ceux qui portent l'avenir du système de santé sur leurs épaules n'entendent plus exercer leur métier comme autrefois. C'est une aspiration légitime, que nous devons entendre.
Le système de santé repose avant tout sur les hommes et les femmes qui le font vivre. Il faut donc investir durablement et avec méthode dans les métiers de la santé pour maintenir nos forces vives, assurer leur équilibre professionnel et inciter les plus jeunes à les rejoindre, sans jamais perdre de vue l'impératif de sécurité et de qualité des soins.
Pour renforcer et sécuriser nos effectifs à long terme, nous avons corrigé une erreur historique et supprimé le numerus clausus. Grâce au grand pacte avec les régions, que nous prolongerons, nous avons créé 5 000 places en formation en soins infirmiers et 4 000 en formation d'aide-soignant. Il faut nous réjouir que ces nouvelles places soient pourvues ; plus de 100 000 lycéens placent la formation en soins infirmiers parmi leurs trois premiers vœux, ce qui en fait une des formations les plus recherchées sur Parcoursup.