Je parle de l'Espagne et du Portugal, à qui nous faisions encore la leçon il y a peu, mais qui seront moins endettés que nous dès l'an prochain. Avec le déficit le plus élevé d'Europe en 2024, nous serons plus que jamais les derniers de la classe de l'Union – et encore, votre prévision de croissance est clairement surestimée, tandis que votre prévision d'inflation est sous-estimée.
Nous attendons davantage de détails sur les économies que vous prévoyez, et davantage de rigueur dans votre capacité à les exécuter. Vous avez évoqué un « refroidissement » des dépenses publiques, une « lisibilité », une « crédibilité » et un « effort ». Trente milliards d'euros d'économies devraient être réalisées grâce à la fin du bouclier tarifaire, dans le cadre du programme de stabilité, et 7 milliards devraient s'y ajouter en 2024 – une lettre de cadrage a été envoyée en ce sens à chaque ministre, afin qu'ils réduisent leurs budgets de 5 %. Or rien ne vient documenter ces prévisions d'économies. Rappelez-vous, monsieur le ministre délégué : le groupe Les Républicains avait déposé un amendement au projet de loi de programmation des finances publiques, visant une diminution des dépenses publiques de 20 milliards à l'horizon de 2025 et de 30 milliards à l'horizon de 2027. Vingt milliards d'économies jusqu'en 2025, cela représentait 7 milliards par an : c'est ce que vous nous proposez aujourd'hui. À l'époque, vous nous aviez reproché de ne pas avoir documenté notre proposition ; malheureusement, vous ne faites pas mieux à présent. Comme on dit chez moi, dans l'Orne : c'est l'arroseur arrosé.