Intervention de Véronique Louwagie

Séance en hémicycle du mercredi 10 mai 2023 à 15h00
Débat d'orientation et de programmation des finances publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Louwagie :

La situation des finances publiques est plus critique que jamais. Ce constat accablant est rendu plus implacable encore par la dégradation de la note de la France par l'agence Fitch. En dépit de vos tentatives de minimisation, monsieur le ministre délégué, il s'agit d'un véritable coup de semonce, qui doit vous forcer à réagir enfin pour enrayer le déclassement de la France.

Si nous payons la dégradation continue de nos finances publiques depuis 2017, nous faisons aussi les frais de votre fuite en avant dans la dépense publique ordinaire, au point que la France affiche désormais le taux de dépense publique le plus élevé d'Europe. Je l'ai dit, et je le répète : nous approuvions les dépenses exceptionnelles visant à affronter la crise, mais celle-ci a trop souvent servi d'excuse pour augmenter des dépenses qui n'avaient rien à voir avec elle. Conséquence de ce dopage à la dépense publique et de notre endettement croissant, la charge de la dette explose dans des proportions affolantes. De 38 milliards d'euros il y a deux ans, elle est passée à 46 milliards actuellement et grimpera à plus de 71 milliards en 2027. Elle sera alors le premier poste de dépenses de l'État – vous l'avez souligné, monsieur le ministre délégué. C'est bien la preuve que la dette n'est pas indolore, contrairement à ce que vous prétendez, monsieur le président de la commission des finances. Cet argent est gâché dans des quantités astronomiques, alors qu'il aurait pu permettre de réindustrialiser le pays, de financer la dépendance, de sauver l'hôpital ou de mettre le paquet sur la transition énergétique. C'est de l'argent gâché, faute d'une bonne gestion de la richesse nationale. Avec une telle charge de la dette, nous payons la facture de votre inaction.

Rappelons que les dépenses liées au bouclier tarifaire auraient pu être évitées si le Gouvernement avait eu le courage de refuser le diktat absurde du marché européen de l'énergie, comme l'ont fait l'Espagne et le Portugal.

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