Dépensons mieux, dépensons moins, tout ira bien. Sans doute est-ce lié au syndrome littéraire qui s'empare de Bercy, mais le discours que vous avez tenu n'est pas sans me faire penser au Candide de Voltaire et à ce brave Pangloss répétant à qui veut l'entendre que « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ». C'est, en tout cas, ce que vous tentez de vendre aux Français, mais force est de constater que cette réalité est bien loin de ce que vivent une large partie d'entre eux.
Qu'on en juge plutôt. La dette française frôle, fin 2022, les 3 000 milliards d'euros, en progression de 732 milliards depuis fin 2017 – et ce n'est pas fini. La charge de la dette a évolué en 2022 de 33 %, pour dépasser 50 milliards ; ce sera pire encore en 2023, en raison de l'effet de la hausse des taux d'intérêt, effet renforcé par la souscription d'emprunts indexés que nous dénonçons d'ailleurs.
Le solde des administrations publiques se situe pour 2022 à – 4,7 points de PIB, soit – 124,9 milliards. La dépense publique s'établit à 57,5 % du PIB et les prélèvements obligatoires à 45,3 %, battant tous les records, alors même que nos services publics s'écroulent. Où va l'argent ? s'interrogent, à juste titre, les Français, face à un hôpital malade, une éducation à la dérive, des services de proximité qui continuent de disparaître et une insécurité qui devient endémique.
Le plein emploi ? Parlons-en. Vous avez trouvé une solution simple pour baisser le chômage : il suffit de faire disparaître les chômeurs, en changeant les conditions de catégorisation et d'indemnisation.