Cet effort de l'État, mais aussi des collectivités locales et de la sécurité sociale, le Gouvernement le présente comme un principe de justice, un effort demandé aux administrations après les efforts demandés aux Français, notamment avec la réforme des retraites. Monsieur le ministre délégué, de qui vous moquez-vous ?
Qui peut croire que les dépenses de l'État sont un gaspillage ? En réalité, la baisse des dépenses publiques, c'est la poursuite de la dégradation des services publics, la réduction des droits sociaux et des investissements publics, politique qui pèse sur les Français, a fortiori sur les plus modestes.
Si l'on excepte les mesures de soutien et de relance, la croissance des dépenses publiques en volume visée pour 2023 et 2024 est de 0,3 %, puis de 0,8 % en moyenne sur la période 2025-2027, soit une moyenne annuelle 0,6 % pour les années 2023 à 2027. Jamais une hausse aussi faible n'avait été envisagée.
À l'heure où les lois de programmation se multiplient, dans l'armée, dans la police, à l'heure où le poids de certaines dépenses non pilotables s'accroît, à l'heure où les besoins d'investissements publics augmentent, un tel objectif ne pourra être atteint qu'au prix de coupes franches opérées dans la protection sociale et les services publics. Pour la cohésion sociale, un tel programme est dangereux. Il met en jeu la crédibilité de la France, dont vous semblez tant vous soucier.
La réforme des retraites vous a montré de manière implacable la détermination des Français à protéger leur modèle social. Leur seuil d'acceptabilité est désormais atteint et vous ne pourrez pas tirer sur la corde comme bon vous semble. Or en conditionnant vous-même la soutenabilité financière de la France à la réussite de vos réformes structurelles, vous montrez toute votre fébrilité aux marchés financiers.