On entend dire, par exemple, qu'il ne s'agit que d'un ralentissement de la hausse des dépenses. En réalité, vous le savez, le seul chiffre qui vaille est celui de la croissance tendancielle de la dépense. Pour qu'elle permette de répondre aux besoins liés à la croissance de la population, elle devrait s'établir à 1,2 %, selon la valeur la plus faible retenue par le Gouvernement. Si vous admettez une augmentation de 0,8 % qui, de surcroît, ne vaudra même pas pour tous les postes de dépense puisque, selon Pierre Moscovici, la loi de programmation militaire, qui mobilise 413 milliards d'euros, entraînera une baisse de 1,4 % des crédits consacrés aux autres services publics, alors on aboutit à une disparition, d'ici à 2027, de 135 milliards de dépenses publiques. Comment, dans ces conditions, règlerons-nous le problème des hôpitaux, celui du logement – un problème colossal qui mérite largement un « quoi qu'il en coûte » – mais aussi celui de la santé et celui, évidemment, de la bifurcation écologique ?