On entend aussi dire que si la dette redevient un problème, c'est parce que les taux d'intérêt ne sont plus négatifs. J'observe que les mêmes estimaient, pendant les années où les taux d'intérêt étaient négatifs, que c'était déjà insupportable ; c'est décidément contradictoire.
Les taux d'intérêt réels, qui tiennent compte de l'inflation, restent négatifs – entre moins 2,5 et moins 3 % pour les obligations à dix ans – et, en fin de période, ils se stabiliseront à un niveau égal à l'inflation. Évoquer les valeurs absolues de la charge de la dette pour nous effrayer davantage, en indiquant qu'elle passera de 35 milliards en 2021 à 70 milliards en 2027, c'est oublier qu'en pourcentage du PIB – qui devrait être la seule valeur de comparaison –, la charge de la dette passera de 1,9 % en 2022 à 2 % en 2027.