Ce programme de stabilité est placé sous le signe d'un objectif prioritaire : la réduction des déficits et de la dette. Je commencerai donc par l'objet du délit : la dette. J'entends sur différents bancs qu'il serait admis de juger nécessaires les emprunts, de juger nécessaire la dette, par exemple pour affronter la crise du covid, ou pour aider les banques à faire face à la crise des crédits hypothécaires, les subprimes – même si, en l'espèce, je pense qu'il aurait fallu les nationaliser – ou encore pour consentir des investissements sur plusieurs années.
On nous dit alors que le problème ne tient pas à la dette mais à la charge de la dette. Étrange question, que le ministre vient de réitérer : en toute franchise, comment imaginer une dette sans charge de la dette ? L'une ne va évidemment pas sans l'autre. À ceux qui disent que cette charge nous coûte 70 milliards d'euros qu'il vaudrait mieux affecter ailleurs, aux écoles et aux hôpitaux par exemple, je demande s'ils sont prêts à se passer des 2 950 milliards que cette charge nous a permis d'emprunter ? Si oui, il faudrait bien trouver quelque part cet argent pour investir. Je suppose donc que leur réponse sera non.