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Intervention de Thierry Mariani

Réunion du mardi 28 mars 2023 à 16h00
Commission d'enquête relative aux ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères-États, organisations, entreprises, groupes d'intérêts, personnes privées-visant à influencer ou corrompre des relais d'opinion, des

Thierry Mariani, député européen, ancien ministre, ancien député :

Les deux situations sont différentes. Au début, je suis allé en Syrie avec SOS Chrétiens d'Orient. Je me souviens de Mme Guigou qui nous annonçait toutes les semaines la chute de Bachar al-Assad. Excusez-moi, mais je préfère que la Syrie ait eu ce gouvernement plutôt qu'Al-Qaïda ou plutôt Al-Nosra à sa tête.

Je suis allé en Syrie peut-être cinq ou six fois. Tout est sur Twitter, il suffit de compter. Je me suis rendu dans ce pays à peu près chaque année depuis 2015. J'ai eu l'honneur d'être présent lors de la fin des combats à Alep. Nous sommes d'ailleurs restés bloqués à l'aéroport pendant plusieurs heures parce que les environs n'avaient pas été « nettoyés » – je n'aime pas ce terme – et que des représentants d'Al-Nosra s'y trouvaient encore. Les journalistes qui étaient avec nous peuvent en témoigner.

En politique, entre deux maux, il faut choisir le moindre. J'adore tous ceux qui ont rêvé des islamistes modérés pendant des années, mais tous ceux qui connaissent la situation syrienne savent qu'à cette époque c'était l'un ou l'autre. Je préfère que le gouvernement actuel reste en place, plutôt qu'un gouvernement qui serve de bastion aux islamistes.

Je ne me souviens plus combien de voyages ont été organisés avec SOS Chrétiens d'Orient et combien l'ont été sans eux. Pour ce qui est du choix des participants, je m'adressais tout simplement aux personnes qui m'avaient indiqué qu'elles étaient intéressées. Quand vous alliez en Syrie, vous étiez montrés du doigt et on vous jetait l'opprobre. Par conséquent, les candidats n'étaient pas très nombreux ! Ils appartenaient cependant à tous les partis politiques, à l'exception du Rassemblement national, qui n'avait pas de député à l'époque.

S'agissant du financement, nous prenions nous-mêmes en charge les dépenses, qui se résumaient à des billets d'avion entre Paris et Beyrouth, ce qui coûtait environ 400 euros par personne en classe économique. L'hébergement, généralement deux nuits d'hôtel, et les transports étaient payés par les locaux.

J'ai en main une copie de la déclaration que j'avais faite à M. Ferdinand Mélin-Soucramanien, déontologue de l'Assemblée nationale, le 10 novembre 2015 : « En application de la décision du 6 avril 2011 qui prévoit l'obligation pour les députés de déclarer les voyages financés par une personnalité physique ou morale, je vous informe que je me rendrai en Syrie du 11 au 14 novembre avec MM. Nicolas Dhuicq, Jean Lassalle, Yannick Moreau et Michel Voisin. Les billets d'avion sont à nos frais et les frais d'hébergement ainsi que le transport dans le cadre du programme sont assurés par l'organisateur. » En l'occurrence, ce voyage était effectué avec SOS Chrétiens d'Orient. Les frais de transport qui leur restaient à payer étaient limités puisqu'il n'y a qu'une heure et demie de route entre Beyrouth et Damas.

À partir du moment où cette procédure est devenue obligatoire, tout était déclaré. Je le dis avec humour : comme il y a eu une polémique du fait de certains députés, qui s'insurgeaient que l'Assemblée nationale puisse autoriser de tels déplacements, le déontologue se sentait obligé d'ajouter un paragraphe confirmant que nous avions rempli nos obligations, mais qu'à titre personnel, il nous déconseillait ce voyage qui pouvait faire l'objet d'une exploitation politique. Nous lui répondions alors par une lettre type, où nous prenions acte d'avoir rempli nos obligations et rappelions que la politique était justement le but de notre déplacement.

En ce qui concerne la Crimée, les déplacements ont été effectués soit à l'invitation des autorités soit, pour les premières missions, dans le cadre du Dialogue franco-russe.

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