Les journalistes de BFM TV sont, comme ceux des autres grandes rédactions, en contact quotidien avec des sources – cela fait même partie de leur travail –, et celles-ci ont des intérêts à faire passer des informations. En soi, ce n'est pas condamnable. Il appartient ensuite aux journalistes de juger de la pertinence des informations pour éclairer le grand public sur un fait d'actualité.
Cela n'aurait pas de sens de couper les journalistes de leurs sources, quand bien même celles-ci auraient des visées d'ingérence ou d'influence : ce serait se priver d'une partie de l'information. Le travail journalistique consiste précisément à recouper les informations et à comprendre quels intérêts la source peut servir derrière les informations qu'elle donne.
Un bon journaliste fait ce travail. La rédaction de BFM TV, dont je rappelle l'exemplarité, le fait d'autant plus qu'elle en a le temps et les moyens grâce à ses 250 journalistes.
Être contacté par des gens qui essaient de l'influencer pour de bonnes ou de mauvaises raisons, c'est le quotidien de tout journaliste. Je ne trouve rien à y redire à condition qu'un travail journalistique soit effectué par des personnes compétentes, capables d'évaluer l'intérêt des informations qui leur sont proposées, de les analyser et de les replacer dans leur contexte.
Comment gérer correctement ces sources d'information ? Ce n'était pas une pirouette lorsque j'ai dit à M. Chenu qu'il fallait être bon journaliste. Il est nécessaire d'avoir des moyens – BFM TV en a –, de recruter des journalistes compétents – ce que nous essayons de faire tous les jours – et d'installer une chaîne hiérarchique dont le rôle est non seulement de valider, mais aussi de s'interroger constamment sur l'intérêt d'une information, étant entendu qu'il nous arrive de nous tromper – pas souvent, heureusement. C'est cet écosystème robuste qui permet de lutter contre la mauvaise influence, voire l'ingérence qui en est la face sombre.
S'agissant de l'infiltration d'une rédaction par des personnes télécommandées de l'extérieur, les procédures de recrutement nous en préservent même si nous ne sommes jamais à l'abri d'une erreur. Quant aux stagiaires, ils n'ont ni l'accès à l'antenne ni la liberté d'influer sur la ligne éditoriale de la chaîne, compte tenu de la solidité de la structure mise en place.