Vous vous félicitez de l'augmentation des bourses étudiantes ; vous annoncez aussi une réforme plus large du système, promise depuis six ans : après une concertation nationale, elle ne serait en place qu'à la rentrée 2024, voire 2025. Mieux vaut tard que jamais, certes, mais le compte n'y est pas. Les estimations de votre ministère font état de 35 000 bénéficiaires supplémentaires cette année, un chiffre qui compense à peine la baisse de l'année précédente. L'augmentation de 1,20 euro par jour est la même pour tous : les plus modestes verront donc leur bourse n'augmenter que de 6,2 %, soit moins que le coût de la vie étudiante sur la dernière année universitaire et moitié moins que le prix des produits alimentaires sur la même période. « Nous discuterons et chiffrerons toutes les propositions, y compris celle d'un revenu étudiant porté par certaines organisations », disiez-vous en septembre 2022. Pourquoi ne pas instaurer une véritable allocation d'autonomie ? Pourquoi ne pas supprimer les frais d'inscription afin que les déclarations d'Emmanuel Macron deviennent réalité ? Pour mémoire, il affirmait le 20 avril que l'enseignement supérieur était gratuit. On en est loin.