Le bouclier cyber promu par la Commission européenne relève d'une dynamique intéressant davantage l'ANSSI. Nous étudierons la façon de nous adosser aux structures prévues, notamment en matière de formation. Sans préjudice de ce que vous en dira le directeur général de l'ANSSI, je considère que tout ce qui contribue à une protection collective européenne va dans le bon sens. Il en résulte une véritable prise de conscience des enjeux en Europe. Dans le cas présent, il restera à déterminer comment mettre en œuvre concrètement ce projet mais nous partageons l'ambition affichée.
Sur la réserve citoyenne, je fais mon mea culpa : nous ne sommes pas bons. Nos effectifs ont sensiblement diminué depuis 2019 parce que nous avons privilégié la réserve opérationnelle. J'en ai dressé un premier bilan et nous allons la reconstruire.
S'agissant des ESN, nous réfléchissons à des protocoles visant à éviter qu'elles ne débauchent chez nous plus que de raison. Le dialogue est bon et franc jusqu'à présent. Le message est bien passé auprès des sociétés concernées. Je suis optimiste ; nous arriverons à construire intelligemment des parcours avec les entreprises françaises.
Sur l'adaptation des critères d'aptitude, nous avançons pas à pas. J'essaie de faire bouger les lignes, y compris pour les réservistes. Nous poursuivons nos efforts en lien avec la DRHMD et la SSA.
S'agissant de la coopération interarmées, nous y travaillons beaucoup. Le chef d'état-major des armées (Cema) a donné une forte impulsion pour la prise en compte de la fonction stratégique d'influence, de l'hybridité et des nouveaux domaines de lutte en général. L'impulsion vient d'en haut. Nous avons donné un gros coup d'accélérateur à l'automne, en prévision de l'exercice Orion, pour intégrer l'espace, la lutte informationnelle et le cyber dans la manœuvre interarmées.
Par ailleurs, la transformation à venir du Comcyber, visant notamment à améliorer l'identification des unités cyber des armées qui interagiront avec nous et qui seront potentiellement sous notre contrôle opérationnel, améliorera la fluidité entre le Comcyber et les armées. Les trois chefs d'état-major d'armée sont favorables à cette convergence.
S'agissant de la Garde nationale et de son rôle dans le développement du service national universel (SNU), nous avons mené une expérimentation dans le Sud-Ouest lors de Journées de la Défense et du Citoyen, qui a montré une très forte adhésion des jeunes. Ce format est prometteur : il permet à des jeunes ayant abandonné trop tôt l'étude des sciences d'y revenir, avec une vision plus ludique que l'approche un peu austère qui prévaut en France. De nombreux jeunes devraient être intéressés, d'autant qu'ils pourront y trouver de réels débouchés professionnels.