S'agissant de nos relations avec l'enseignement secondaire, nous avons lancé un projet de capture the flag, pour l'instant circonscrit à l'Île-de-France, mais que nous voulons étendre au-delà, intitulé « Passe ton hack d'abord ». Je l'ai proposé au directeur général de l'enseignement scolaire (Dgesco), qui s'est immédiatement montré enthousiaste. Nous avons mis le projet à l'étude, en fixant un plafond à 1 000 lycéens. Ayant commencé assez tard, au mois de novembre, nous en espérions 300 ; nous en sommes à plus de 900.
Par ailleurs, toutes les formations de spécialité cyber dans les écoles ne sont pas armées, notamment parce que nous manquons de jeunes femmes, qui s'autocensurent dans le numérique. Le Dgesco et moi-même avons donc encouragé les lycéennes à participer au projet ; nous en avons aujourd'hui plus de 200.
L'idée est de montrer, sous une forme ludique, que le cyber n'est pas uniquement un monde réservé aux meilleurs mathématiciens, et qu'il est attrayant et accessible à tous. Ce programme marche très bien ; les professeurs encadrent bien les jeunes avec l'appui de nos réservistes. La remise des prix aura lieu le 10 mai au Campus Cyber.
Notre effort porte sur tous les fronts, du recrutement au MCO en passant par la formation et le développement d'outils spécifiques. Aucun n'a la priorité. Nous ne sommes jamais à l'arrêt : la lutte informatique, c'est chaque jour, week-ends compris. La veille, la vérification des systèmes et la caractérisation des attaques sont quasi-permanentes. Nous sommes dans le monde réel.
Dans les autres métiers, les gens s'entraînent en vue de leur déploiement en opération. Dans le cyberespace, le triptyque compétition-contestation-affrontement est quasi-permanent. Notre travail d'innovation est itératif mené avec la DGA et certains industriels. Nous testons des solutions de façon assez souple ; si elles sont performantes, nous entrons dans un cycle de programmation pour les acquérir et maintenir leurs capacités. La proximité avec la technologie est dans l'ADN du Comcyber.