Tout à fait. D'ailleurs, en ce qui concerne les équipements militaires, la France peut aussi s'appuyer sur ses partenaires pour atteindre la masse, étant donné que le cadre normal de nos interventions est souvent multinational. Cependant, il est crucial de conserver une capacité d'entrer en premier et de pouvoir l'engager de manière autonome : la supériorité locale est ici fondamentale. Et elle repose sur la cohérence plutôt que sur la quantité de forces.
Bien que la fonction des munitions a pour finalité de produire des effets matériels ou cinétiques, le CEMA souligne l'importance de produire aussi des effets dans les champs immatériels tels que l'influence, l'informationnel, la cyber et la guerre électronique. La combinaison des deux catégories d'effets permet d'obtenir une supériorité opérationnelle.
L'influence a été érigée en nouvelle fonction stratégique par la RNS et la division « cohérence capacitaire » est placée face au défi de concevoir un système d'armes qui permettra à l'armée française de répondre à cette fonction. Cela nécessite de comprendre les besoins des armées, de concevoir des systèmes d'armes d'influence adaptés, reposant sur l'OSINT (Open source intelligence), le renseignement de source ouverte, et de développer les capacités nécessaires pour influencer à tous les stades de la conflictualité, comme cela a été expérimenté en Afrique. Cependant, la prospective capacitaire dans ce domaine est encore à un stade précoce et il reste beaucoup à faire pour développer ces capacités.