Le Président de la République a affirmé que la France devait s'imposer comme une puissance d'équilibres. Même avec un effort budgétaire important, l'enveloppe allouée aux forces armées nécessite des arbitrages, ce qui est normal. Disposer d'équipements nombreux sans la capacité à les entretenir, les déployer, s'entraîner et les utiliser, sans les munitions et les infrastructures associées n'aurait pas de sens.
Le chef d'état-major des armées (CEMA) a soutenu l'idée de privilégier la cohérence avant la masse. Il a souligné l'importance de faire des choix cohérents, avant de chercher à augmenter la quantité et la taille de nos moyens militaires. Dans cette optique, la différenciation est une des clés pour générer de la masse.
Un exemple concret est la décision de ne pas commander 10 000 missiles antichar haute technologie, longs et coûteux à produire. À la place, les armées ont opté pour l'achat de plusieurs milliers de missiles de haute technologie MMP développés par MBDA, tout en travaillant simultanément sur un missile différencié à bas coût répondant à certains besoins spécifiques, tels que les tirs de char en milieu urbain. Ainsi, en utilisant les leçons tirées de l'expérience ukrainienne, nous travaillons à la conception d'un missile abordable et pouvant être acquis en grande quantité, et qui répondent à des besoins opérationnels précis.
Cette approche différenciée nous permet de mettre d'abord l'accent sur la cohérence, pour finalement atteindre une certaine masse. À l'heure actuelle, nous cherchons donc à établir un équilibre entre la haute technologie et l'utilisation de munitions à bas coût pour les manœuvres de saturation, comme celles observées en Ukraine.