Dans ce projet de loi de programmation militaire, que nous pouvons qualifier d'imprécis, l'armée de Terre apparaît comme la moins bien lotie. L'exercice Orion, en cours depuis l'année dernière et qui a connu sa phase la plus intense ces deux derniers mois, est un outil pertinent pour définir certaines de ses orientations. Les retours d'expérience de cet exercice montrent la nécessité d'investir davantage dans l'armée de Terre. Certains problèmes, tels que le manque d'entraînement des équipages des canons CAESAR, étaient d'ailleurs connus avant l'exercice, avec seulement la moitié des heures d'entraînement requises pour 2022.
Comment expliquer que le budget alloué à la préparation, à l'entraînement et au combat pour l'armée de Terre augmente de seulement 27 % par rapport à la précédente LPM, contre 41 % pour la marine et 42 % pour l'armée de l'air et de l'espace ? Cette augmentation suffira-t-elle ?
Un rapport pour avis relatif à la préparation et à l'emploi des forces terrestres sur le projet de loi de finances pour 2023 suggérait de relever la force opérationnelle terrestre de 77 000 à 80 000 effectifs. Pourtant, le rapport annexé au projet de loi de programmation militaire ne fait état d'aucune augmentation potentielle de cette force. Pourquoi la hausse pluriannuelle des effectifs prévue à l'article 6 n'est-elle ventilée ni dans le projet de loi ni dans le rapport annexé ? L'armée de Terre prévoit-elle d'augmenter ses effectifs, que ce soit pour renforcer sa force opérationnelle ou pour accroître les effectifs du renseignement ?