Vous avez évoqué la question des anciens militaires qui se vendraient à l'étranger, mais une autre forme de mercenariat existe, incarnée par ces officiers supérieurs et généraux qui, à peine l'uniforme quitté, partent pantoufler dans les entreprises d'armement auxquelles ils ont eu affaire au cours de leur carrière.
De l'autre côté du spectre, des techniciens supérieurs d'études et de fabrications (TSEF), des agents techniques du ministère de la défense (ATMD) et des ouvriers de l'État, dont les spécialités sont déficitaires dans nos rangs, viennent se former au ministère des armées pour gagner très vite les industries d'armement et rejoindre le plus offrant.
Dans les deux cas, ces personnes partent avec leur savoir-faire, leur connaissance de nos rouages, de nos stratégies, de l'état de nos finances publiques et leur carnet d'adresses, ce qui est très préjudiciable. Ils rejoignent ces industriels de l'armement auprès desquels nous sommes dans une situation de dépendance, aussi bien en ce qui concerne l'achat initial que le maintien en condition opérationnelle (MCO). Pourquoi la législation en matière de conflits d'intérêts est-elle aussi mal appliquée au ministère des armées ?