Certaines entreprises adoptent ouvertement une stratégie de profiteurs de crise : il y a là matière à rouvrir le débat concernant la taxation des superprofits, d'autant que les choses sont pires encore lorsque ces sociétés dominent fortement le marché, voire se trouvent en situation de quasi-monopole, comme dans les secteurs de l'énergie et des transports. En attendant le rapport consacré au coût de la vie outre-mer qui sera réalisé à l'initiative de mon collègue martiniquais Johnny Hajjar, nous constatons cette réalité dans les territoires ultramarins.
S'agissant des denrées alimentaires, envisagez-vous de fixer un plafond ? Cela a déjà été fait par le passé. La loi de 1793 dite du maximum, par exemple, imposait un plafond au prix des grains. On a tendance à oublier également que, de 1793 à 1986, le prix du pain était réglementé en France. Il paraît toutefois difficile d'encadrer la totalité des prix des biens de consommation, je dois bien l'admettre. Dès lors, outre l'encadrement des prix des produits de première nécessité, seriez-vous favorable à l'indexation des salaires sur l'inflation, de telle sorte que les salaires augmentent automatiquement, en parallèle de la hausse des prix ? Une telle mesure n'aurait, elle non plus, rien de très révolutionnaire. Ce que l'on appelle l'échelle mobile des salaires a existé en France de 1952 à 1982 et existe encore dans certains pays. Ainsi, en Belgique, l'ensemble des salaires a augmenté mécaniquement cette année, car ils sont indexés sur l'inflation, et le salaire de base des employés a progressé de 11 % l'année dernière ; au Luxembourg, il existe également un système d'ajustement automatique des salaires et des traitements dès que l'inflation cumulée de l'indice du coût de la vie atteint 2,5 %. Cette obligation s'impose à tous les employeurs. Quelle est, madame la ministre déléguée, la position du Gouvernement sur les différentes propositions que je viens d'exposer ?