Madame la ministre déléguée, l'augmentation des capacités de formation est, vous l'avez dit, indispensable – tout le monde s'accorde sur ce point. Mais à quel niveau ? Je me répète – c'est une de mes marottes –, mais l'augmentation de 15 % des effectifs d'étudiants en médecine n'est pas suffisante. Lorsqu'un médecin part à la retraite, il en faut deux ou trois pour le remplacer !
La population vieillit, elle est davantage malade – les affections de longue durée sont plus nombreuses qu'hier – et les spécialités médicales se multiplient. Il faut donc doubler le nombre des étudiants en médecine. Le doubler ! Les Britanniques l'ont fait. Étudions les mesures qu'ils ont prises. Ils n'ont pas que des défauts : ils prennent parfois de très mauvaises décisions – je pense au Brexit – mais ils en prennent aussi de bonnes.
Ma question a trait à la rémunération des médecins. Vous avez évoqué, à raison, la mesure consistant à diminuer celle de l'intérim, que vous jugiez excessive au regard du traitement de base. Cette mesure aura, je crois des effets bénéfiques. Mais ne croyez-vous pas que le véritable enjeu est, non pas de baisser la rémunération de ceux qui gagnaient trop, mais d'augmenter celle des autres ? De fait, les traitements de base sont trop faibles.
Vous avez pris une bonne décision en doublant la rémunération des médecins hospitaliers qui sont de garde la nuit et le dimanche. Hélas ! cette mesure prendra fin le 31 août prochain. Or, je vous le dis comme je le pense, en tant qu'urgentiste, si tel est bien le cas, les médecins fuiront de nouveau l'hôpital.
Ma question est donc très simple : cette mesure sera-t-elle reconduite après le 1er septembre ? Dans un an, l'Île-de-France accueillera les Jeux olympiques ; si la fuite se poursuit, je ne sais pas comment les hôpitaux franciliens pourront faire face à un afflux de 10 millions de visiteurs.