Madame la ministre déléguée, lorsqu'on écoute certaines de vos réponses, on se dit parfois que les mots n'ont plus de sens.
Depuis votre entrée en fonction, les mesures que vous avez prises, qu'il s'agisse de votre refus d'augmenter de manière importante la rémunération des médecins de ville, des dispositions de la loi Rist visant à bloquer celle des intérimaires à l'hôpital public ou de l'obligation faite aux établissements hospitaliers de réviser leur organisation de travail avant le 1er mai, aboutissent partout à la fermeture de services hospitaliers – notamment de services d'urgences –, comme à Draguignan, Manosque, Aubenas, Redon, Alès ou Metz, etc. ou, au mieux, à la diminution des lignes de garde. Sans compter les personnels, médicaux et non médicaux qui quittent définitivement la médecine, vous permettant ainsi de justifier le caractère catastrophique de la situation par des réponses du type : « On ne trouve personne à recruter. »
Toutes ces mesures ont des effets tels que, désormais, en France, l'espérance de vie de la population diminue à raison de un mois par an. C'est pourquoi nous vous demandons, une fois de plus, de répondre à la revendication qui monte dans tous les hôpitaux, à savoir : des lits, des bras pour l'hôpital – et non d'inciter à appeler le 15, ce qui aura pour effet d'interdire l'accès à l'hôpital public.
Pour cela, il faut supprimer toutes les formes de numerus clausus et de quotas en matière de formation, sortir ces formations de Parcoursup – la directrice du groupement hospitalier de territoire (GHT) de ma circonscription m'a indiqué : « Monsieur le député, il y a un avant et un après Parcoursup : une cohorte de 30 élèves infirmières avant Parcoursup ; aujourd'hui, trois à peine, qui parfois ne finissent pas leur parcours » – et rouvrir les milliers de lits d'hôpital fermés au cours des dernières années.