Votre question me permet de faire le point sur la crise de la filière porcine qui a commencé au tournant de l'automne et de l'hiver dernier et qui résulte de l'effet cumulatif d'une baisse des prix et d'une hausse des charges des éleveurs, dans votre département comme dans toute la France d'ailleurs.
Le Gouvernement s'est attelé à la tâche dès le mois de janvier dernier, en engageant un plan de sauvegarde d'un montant de 270 millions d'euros pour faire face à la crise. Ce plan, salué par la filière, a permis d'éviter la fermeture d'élevages, que vous craignez à juste titre. Il vise à apporter des aides d'urgence à hauteur de 15 000 euros par exploitant ; plus de 3 000 d'entre eux ont ainsi été concernés.
Le Gouvernement a également instauré une aide de structuration, – j'y reviendrai ultérieurement –, adossée à un engagement de contractualisation dans le cadre d'EGALIM, ainsi qu'un plan pour la prise en charge des cotisations sociales. Enfin, nous travaillons avec le réseau bancaire – vous avez raison d'évoquer le sujet –, pour alléger les charges et faire en sorte que les banques prennent leur part et développent les dispositifs nécessaires, tels que l'étalement du remboursement des dettes auxquelles les éleveurs doivent faire face.
J'ajoute enfin qu'en raison de la crise en Ukraine démarrée au mois de février dernier, nous avons consacré une aide supplémentaire d'environ 500 millions d'euros, destinée aux différentes filières animales – dont bien sûr la filière porcine – pour alléger les charges liées à l'alimentation animale : nous versons d'ailleurs cette semaine ces aides aux agriculteurs, en particulier aux éleveurs.
Ces mesures, qui relèvent de la gestion de crise immédiate, doivent s'accompagner de dispositions plus structurelles : tout d'abord, il faut faire appliquer la loi EGALIM. Cela nécessite sans doute davantage de contractualisations au sein de la filière porcine. Chaque semaine, avec mes collègues Olivia Grégoire et Roland Lescure, nous veillons à ce que les négociations commerciales se déroulent dans la transparence et que la valeur ajoutée soit répartie tout au long de la chaîne – nous devons y être attentifs en permanence.
Ensuite, il faut stimuler la demande : cela passera par des actions de communication visant à valoriser la viande porcine et la charcuterie.
Enfin, il faut améliorer les débouchés à l'exportation : la filière porcine est très exportatrice, et les efforts du Gouvernement pour développer les relations vers les pays asiatiques notamment ont été payants.
Vous l'avez compris, nous sommes à l'œuvre : une feuille de route a été tracée en concertation avec la filière porcine que je remercie de son travail, et nous constatons que le marché se relève légèrement.
Le 28/07/2022 à 10:26, Aristide a dit :
"Ensuite, il faut stimuler la demande : cela passera par des actions de communication visant à valoriser la viande porcine et la charcuterie."
Dans les cantines scolaires ? Opération "consommer du porc" dans les cantines, c'est pour quand ? Si vous avez peur des jeunes, vous avez peur de la France, autant rester chez vous.
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